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ACD x YMC
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28 octobre 2006

Non-stop festival II, Salle Daguerre, Eldia, Emotion Akin To Terror, Sheraff (7 octobre 2006)

Bien que ça fasse plus de deux semaine et demie que je suis aller au festival de Bry Sur Seine (alias Non-Stop Festival, l’Are You Loaded de Emotion Akin To Terror, mais en mieux quand même) je suis déterminé à faire ce compte-rendu, ne serait ce que pour réactiver un peu ce blog (d’ailleurs la défection de Novö X me paraît tous les jours de plus en plus inquiétante).
De longue date j’avais prévu d’aller dans cette merveilleuse contrée du GrandParisCulturel, et d’ailleurs il faut bien l’avouer uniquement dans le but de voir les T.V. Set en concert. Et Non-Stop devait être le premier. Malheureusement, depuis la rentrée, les T.V. Set vont de dislocation en dissolution, entre un guitariste lead partit chercher la gloire (hum hum) avec son propre groupe (les Fools pour ceux qui ne sont pas au courant des relations incestueuses désormais passées entre Fools et T.V. Set) et un bassiste visiblement aux abonnés absents, le tout ayant conduit à l’annulation des T.V. Set de la programmation. Prévu dans le programme initial, un autre groupe que la curiosité m’aurait bien poussé à aller voir, Blackpool, qui, malgré le fait que je n’avais qu’envie d’en écrire du bien, en a disparu, laissant la place à Eldia.
Blackpool remplacé par Eldia, les T.V. Set par Sheraff, je me suis quand même laissé convaincre par un Deadyuppie en civil pour aller voir Emotion Akin To Terror, peu convaincu par les promesses de Sheraff (ce en quoi je me trompais total) et peu alléché par la description d’un concert d’Eldia par DeadY (de mémoire «Ils font des solos et à un moment le guitariste a repris du Santana » -oui, oui, Santana-).
Cet alignement de concert réuni sous un prétexte plus ou moins fallacieux type « heu on aide les groupes de la ville » pour séduire la mairie et obtenir la Salle Daguerre, sorte de salle des fête municipale (si j’ai bien suivi) devait commencer à 18h. Mais a cause du non-empressement de certains, nous (Emy, DeadY et moi) sommes arrivés vers un bon 20h30, juste à temps pour voir le deuxième groupe entamer sa dernière chanson sur un (enfin je crois me souvenir) « c’est une ballade ». La ballade commence avec une guitare bien désaccordée (infiniment sympathique pour cela), une basse bulldozer et une batterie métallique.
Le groupe s’appelle The Fucking Neighbours et c’est visiblement les petits protégés de Emotion Akin To Terror. Sur leur page Myspace, les chansons mises en écoute sont certes anodines mais totalement honnêtes ; en concert ça a l’air un peu brouillon, bien que très sympathique également (leur no look est assez exceptionnel). Voilà ce que je peux en dire.
Le concert s’achève donc, nous sommes dehors et rejoint par l’entier ou quasiment de la salle, soit une toute petite soixantaine de personnes.
E.A.T. est déçu du peu d’affluence, accuse la Nuit Blanche de faire une concurrence déloyale et se rappelle l’année précédente qui selon les témoins aurait regroupé 300 personnes.
Peu après la fin de la pause cigarette en extérieur, Eldia monte sur scène, teste vaguement trois-quatre instruments, montrent leurs gueules de faux lads dépressifs presque trentenaires totalement tête à claque looké-à-la-cool pour étudiante en histoire de l’art (pas trop skinny parce que sinon, on verrait que du lads, ils ont l’entraînement spécial bière).
À vrai dire je n’ai pas de souvenir précis de ce concert mais une impression tenace d’entendre d’une part toujours la même chose et d’autre part un truc particulièrement médiocre. Donc je ne sais plus trop comment a commencé le concert, simplement qu’Eldia est content, ils ont trouvé un morceau et ne le lâche plus, le déclinant à l’infinie ou presque.
Donc Eldia. S’ils sont bons techniquement (et même très bons), ils feraient mieux d’éviter de composer tant cela est lamentable. Et par moments on a presque l’impression qu’ils s’en rendent compte : le chanteur (et accessoirement le redoutable guitariste solo) tente un essai de communication avec le public en lançant ce qui est sensé être une blague ironique mais qui ne devrait être qu’une redoutable vérité : « on peut faire des reprises, on est groupe de bal ». Et effectivement ils auraient mieux fait plutôt que nous servir la formule atterrante de leurs compos : la mélancolie des Libertines façon « What Katie Did » percuté de plein fouet par le lyrisme de Muse. Toutes les chansons sont trop longues et s’épuisent en 20 secondes tant les recherches mélodiques et/ou autre sont abouties. Il n’y a aucune efficacité, des remplissages par de (mauvais) solos. Chaque effort est aussi lamentable que poussif.
Sans compter que ces gens-là reprennent à leur compte toute la culpabilité indie: personne ne sourit, il faut surtout pas qu’on les voit s’amuser cela nuirait à leur musique, à leurs images de lads romantiques aux tendances JoyDivisionsque/Smithienne contemporain. À moins que… La vraie raison de cette pesanteur sur scène ne soit due uniquement au peu de personnes présente dans la salle. On les sens un peu déstabilisé de jouer devant si peu de personnes. Comme s’ils avaient succombé aux sirènes de la micro-hype areyouloaded/newcomer sans se douter que ces choses ne sont connues que dans Paris intra-muros par une poignée de branchouilla pitoyables. J’attends avec impatience le jour où ils iront s’aventurer dans des villes aussi peu au courant d’une quelconque hype qu’Orléans.
Bref, au final une impression : un groupe incapable sauf dans UN domaine (il est vrai assez spécifique), faire pire que Nelson et sur leur propre terrain en plus. D’ailleurs on comprend mieux l’enthousiasme de Jean-Vic Chapus à propos de Nelson en voyant Eldia.
Chaque instant passé sur scène est une mise à mort, et le public ne s’y trompe pas. Certains quittent la salle par pudeur. D’autres, plus nombreux, en bon voyeur, applaudissent du bout des doigts, les regardant s’enfoncer de plus en plus entre les interventions aberrantes du chanteur et l’inconsistance des chansons. Certes le son était mauvais. Mais parfois la bouillie est préférable à l’audible. C’est ainsi que l’on a pu tenir jusqu’à l’avant-dernière chanson, le kebab étant plus tentant que le suicide artistique non assumé. Les Naast devraient faire appel à eux pour animer leurs premières parties tant ils paraîtraient libératoires à côté d’Eldia.
Une fois cette débâcle finie (et une autre pause clope pour tous), Emotion Akin To Terror arrivent sur scène bien soutenus par le public qui de toutes évidences est venu pour eux. Le son sera particulièrement mauvais : naviguant entre une basse sonnant comme un couvercle métallique, des larsens s’échappant de la deuxième guitare en permanence, avec peu de voix et de puissance paradoxalement.
Autant le dire tout de suite, E.A.T est un groupe qui me fascine totalement. Quand tous les autres groupes parisiens confondent influence et racine et se précipitent tête la première vers une reconstitution historique, E.A.T. récupère ce qu’ils ont pu écouter avant les Strokes, le malaxe et reformule le rock des nineties. Oui, ces trucs ignobles, le grunge, le pré-nu metal, le début de l’emo, tout ça se retrouve chez eux, mais surtout se transforme avec un aspect valeureux et éblouissant en quelque chose d’une honnêteté sans pareil. E.A.T. a tout pour être populaire au meilleur sens du terme. Leur musique ne demande pas, pour être compris et ressentie, beaucoup de référence. C’est la musique adolescence dans toute sa splendeur, c’est-à-dire une sorte d’énergie brut un peu imbécile dont toute la valeur est tirée du défouloir qu’elle procure. Un peu comme musicalement ont pu l’être Nirvana, Rage Against The Machine, At The Drive In, qui semble être trois repères pour appréhender stylistiquement E.A.T. (et bien qu’ils ne faillent pas ne les réduire qu’à ça). Le plus étonnant c’est surtout que E.A.T. est à présent un des groupe des plus modernes et des plus originaux d’une certaine scène française. Mais ce qui me fascine le plus chez E.A.T. c’est avant tout l’aspect high energy à la MC5 remis à neuf qu’ils ont sur scène. Une high energy absurde, certes mais high energy quand même.
Un riff comme celui de « Stop The Cocain » est à la fois sans finesse et totalement réjouissant, provoque une impression similaire aux meilleurs morceaux du MC5 comme « Kick Out The Jam », « Come Together », « I Want You Right Now », c’est-à-dire quelque chose comme une sensation de puissance commune, de pouvoir et de libération. Quelque chose dont on ressort épuisé, vidé mais heureux. E.A.T. est une incarnation du teenage band parfait, parlant à tous avec une grande efficacité (d’ailleurs je pense qu’ils sont appelés a avoir une grande popularité pour ça).
Ce qui les sort du lot c’est le fait que E.A.T. parvient à écrire des chansons à plusieurs niveaux de lecture (consciemment ? inconsciemment ?), ce qui les fait aller plus loin qu’un simple mélange anecdotique de rock 90’s gros son/testostérone adolescente. Sur « Stop The Cocain » et une autre (celle enregistré avec le mec de Neimo je crois), les riffs semblent sortir d’une version minimaliste des années 70. Dans une autre chanson on croise une rythmique à la New Order période Movement se glissant avant un refrain Nirvana très affirmé. Ce qui assure à E.A.T. une grande originalité par rapport aux clichés des teenage bands de lycée.
Le rapport étroit de E.A.T. avec les années 90 se fait plus en superficialité, dans une première approche de leur musique certes mais aussi et surtout sur scène: la basse fait (en temps normal, pas vraiment durant ce concert) « blong-blong », le chant se scande, les pantalons lorgnent légèrement vers le baggy, et le chanteur guitariste exhibe une Ibanez 7-cordes (ce qui prouve que ces instruments de torture esthétique ont réellement des adeptes).
Dans la salle la grande majorité semble apprécier le déferlement d’énergie brute, certains semblant même être des fans hardcore. Sur scène je l’ai déjà décrit, un aspect assez absurde est mis en avant comme une sorte de marque distinctive du groupe. Mais surtout pas de poses prétentieuses, quelque chose de très sain en eux, aucun calcul, une accessibilité , toutes leurs attitudes respirent une honnêteté sans faille, une réelle gentillesse. Quelque part ils ressemblent à un groupe de bons potes, et c’est ce qui fait toute la sympathie que l’on peut éprouver pour eux, semblant vierges de toutes attitudes et poses grandiloquente, en se donnant uniquement par la musique et par l’instant de cette musique. Les rumeurs font état d’un rapprochement d’Are You Loaded et d’E.A.T.  ce qui ne serait que bénéfique puisque Are You Loaded  gagnerait en qualité (citez- moi un seul groupe correct d’AYL) là où E.A.T. gagnerait en visibilité. Et pourraient égayer un peu les soirées je-tire-la-gueule-parce-que-je-suis-un-ex-fan-des-smith-qui-essaye-de-draguer-avec-une-biere-en-main. Une dernière chose qui me fait au minimum grandement estimer E.A.T., c’est (et ça peut paraître bizarre) les solos : tous tombent aux bons moments, trouvent en quelque sorte leurs places naturellement, dans une sorte de soucis d’économie du superflu, n’étant là que par nécessité alors que E.A.T. pourraient facilement faire de l’étalage de virtuosité gratuite.
Avec la fin du concert de E.A.T., l’essentiel du public disparaît ne laissant dans la salle une petite trentaine de personnes pour le concert de Sheraff. Comme après chaque groupe, tout le monde sort de la salle, et il faudra bien quelques minutes pour que Sheraff réussisse à récupérer cette trentaine de personnes. Tout le monde semblent être venu pour E.A.T. et l’on se sent désole pour Sheraff de devoir jouer devant si peu. Mais ils ne semblent pas vraiment s’en soucier, en rigolant même.
Autant le confesser je n’étais pas vraiment chaud pour voir Sheraff, n’y voyant qu’un groupe simili mods au son un poil durci mais pas grand-chose d’autre. Bon je me suis trompé parce qu’ils sont bien mieux que ça.
Sheraff a un côté fortement sympathique de beautiful looser attachant me rappelant fortement les Brakes (mais si les Brakes, le side-project de Electric Soft Parade et de British Sea Power, le super groupe indie de Brighton) notamment dans l’esthétique : Tout ça parce que sur les photos de promo de leur 45 tour, ils posent dans une forêt, habillé dans ce qui semblent être la déclinaison presque fashion de l’uniforme d’un garde forestier. Quelque chose de vaguement mods dans le veston du bassiste, dans la veste du chanteur guitariste et dans le costume cravate du batteur.
La musique quant à elle est plus agressive, un côté très garage Detroit grande période (ce qui veut dire high energy encore et toujours, c’est ma fascination pour le rock’n’roll prolétarien qui veut ça), marqué (à chaque groupe son innovation) par une batterie dansante, très bien en place et aux tendances discoïdes fortes. Voilà donc un groupe s’habillant en mods, qui fait du gros rock qui tache qui fait danser. Et même si, dans la salle, personne ne danse (à part un mec qui semble être sous champi), toutes les têtes dolines, et tous les pieds bougent en rythme.
Mais ce que Sheraff réussi le mieux c’est avant tout dans la réutilisation de vieilles ficelles, de vieux clichés, qui, repris avec un premier degré désarmant et une très grande fraîcheur, reprennent toutes leurs saveurs. C’est là qu’est la grandeur de Sheraff. Encore une fois on n’est pas dans la pose façon « je suis rock’n’roll pour téléfilm de M6 », mais dans une sorte de vérité où rien n’est édulcoré, tout se joue à fond, quitte à en être ridicule. Y compris en traversant la scène en tapant du pied telle une réincarnation de Fred « Sonic » Smith en lapin. Ou s’asseoir sur le bord de la scène pour headbanger au son de son propre riff ravageur.
Cependant s’il y a bien un groupe auquel Sheraff me fait penser c’est aux Swell Maps (déjà, parce que comme les Swell Maps, ils n’auront certainement jamais aucuns succès). Mais aussi parce que comme eux, la musique se donne à fond, entièrement et tout de suite. Comme eux, l’extraordinaire force juvénile et réjouissante de leurs morceaux est tirée d’une façon de jouer comme si leur vie en dépendait, se donnant totalement, comme un ado de 15 ans qui pousse à fond son ampli en jouant le plus vite possible.
Mais ils ont en outre une élégance naturelle qui leur évite de faire du Ramones ou d’être des vrais ados de 15 ans (ce n’est pas les Second Sex quoi). Ils sont aussi classe que Nikki Sudden, ont une présence similaire. En quelque sorte ils incarnent le même paradoxe que les Swell Maps, à la fois similarité aux autres groupes ramonesque, et différence en profondeur par une candeur musicale incroyable et attachante. Ce qui fait qu’en réalité, ils sont plus proches de E.A.T. que de Eldia et des autres groupes gibusano-loaded, une présence hors des modes et du branchouille. (Bon, ce qui me permet de les rapprocher aussi c’est qu’ils partagent un aspect high energy dans l’attitude et dans les morceaux.)
La connexion high energy est d’autant plus forte que le son contrairement aux autres groupes est extrêmement élevé (admirez l’habile transition), à la limite de l’assourdissant ce qui paraît un peu ridicule dans une salle où il y a 30 personnes.  Sheraff défend cependant ses morceaux avec un réel enthousiasme sans vraiment se soucier de la salle aux 9/10ieme vides. L’impression prédominante au concert est plus celle d’une répétition que d’un concert justement, bien qu’il n’y ait pas de plantages (si mon souvenir est bon); en tout cas un aspect informel, un partage de leur musique en dehors d’un rapport de domination artiste-spectateur. Le groupe est donc plutôt détendu, se laisse aller à un léger n’importe quoi comme je l’ai noté plus haut. Sheraff a une générosité et un enthousiaste communicatifs qui laisse admirateur.
De toute façon on ne peut pas dire de mal d’un groupe qui tire son nom du Grand Détournement.

Novö Y

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Commentaires
L
peut-être que les mots et les actions des Novö sont risibles, mais y'a pas que ça, y'a aussi la putain d'orthographe de yaco. encore pire que la mienne.
Y
"un guitariste lead partie chercher la gloire (hum hum) avec son propre groupe"<br /> <br /> Merci ! Parceque bon c'est vrai que venant de deux nerds sans vie sociale colés devant leur PC toute la journée laissant des com sur le myspace de Deadmachin pour parler de l'underground (absent) qu'ils on essayé de creer avec un groupe qui s'avere etre une blague de mauvais gout, je prend sa pour un compliment ! <br /> <br /> Dites les enfants, quand vous aurez réaliser que vos mots et actions sont aussi risible qu'une compo de l'ex leader (Lol) des Tv sets et que vous essayer d'oublier que vos vies sont vides et pitoyable, ba vous pourez peut-etre passer à autres chose et commencer a vivre comme de adultes realistes et non pas comme des gamins avide de "nilihisme" et "d'underground"...<br /> <br /> Merci encore . <br /> <br /> <br /> <br /> THE FOOL
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